Avis aux nouvelles têtes !!!

Présentation Générale

Hilsener ! Ne sachant pas vraiment comment commencer, commençons par le pourquoi du comment ce lieu existe. Originellement, j'écris po...

lundi 14 octobre 2019

Le Monde des Rêves

Libre. Il rêvait qu'il était libre. Qu'il volait plus haut que les oiseaux ou nageait plus profond que les poissons. Qu'il courait plus vite qu'un guépard ou faisait filer le temps plus lentement à sa guise. Il rêvait de personnes perdues et d'autres qu'il ne connaissait pas encore, et leurs liens étaient tantôt amicaux, tantôt teintés de rivalité, tantôt charnels. Il ne contrôlait pas ses excursions et n'était qu'un simple spectateur de ce qui lui arrivait, de ce qui défilait devant ses yeux. Il était souvent dans de loufoques situations, et quand bien même elles ne lui déplaisaient pas, son retour à la réalité était toujours brutal. Comme un choc qui lui rappelait à quel point la planche de sa cellule était dure et peu reposante. Cette escapade l'avait ramené dans les bras de sa femme et de son enfant, à qui il avait donné de l'amour, de l'attention, mais également de nombreux coups de poing, de pied, de planche, tout ça à cause d'une boisson de trop. Son escapade était idyllique, il se sentait flotter, entendait des bruits sans pour autant savoir d'où ils venaient, et puis il ouvrit les yeux. Vit la foule. Une foule qui le regardait, le huait, se réjouissait de ce qui l'attendait. Une foule qui n'attendait que son trépas afin de danser sur sa tombe, piller son cadavre, cracher sur ses ossements. Une foule parmi laquelle il aurait juré voir sa famille. Une foule qu'il avait tenté de dresser contre les autorités afin de se sauver de son triste sort. Trop tard, la corde lui est passée au cou, et déjà l'encagoulé s'approche du levier. L'homme a les larmes aux yeux, il secoue vainement la tête de gauche à droite avant de la baisser, par dépit. Il chanta cette chanson qu'il chantait à son enfant lorsque ce bout de chou avait peur du noir. Il avait peur du sombre voile de la mort. Et pourtant elle viendra quand même, il le sait. Il entendit un crac, sentit le sol se dérober sous ses pieds, puis plus rien. Son envol avait commencé, il alla rejoindre sa famille, en espérant qu'elle puisse l'accepter parmi eux...

lundi 12 août 2019

Journal d'un soldat

19/02/2027

Cher journal,

Encore une journée depuis que j'ai gagné cette bataille qui m'a mené à la victoire de la guerre, et pourtant j'en suis éternellement insatisfait. Aujourd'hui j'ai recroisé des soldats qui sont toujours en guerre, et tous n'ont pas été aussi chanceux que moi. Au retour de la guerre, j'ai pu reconstruire rapidement ma vie, ma famille avait été épargnée, et malgré toutes les inquiétudes de leur part à mon égard, ils étaient soulagés de cette victoire et ne semblaient pas voir les dégâts collatéraux. Une guerre achevée pour de nombreuses autres démarrées, cela me semblait et me semble injuste. Aujourd'hui J m'a annoncé qu'elle se battait toujours, mais qu'elle essayait malgré tout de se battre. D'autres n'ont pas ce courage. D'autres ont déjà perdu leur guerre. D'autres ont laissé leur part d'ombre gagner cette guerre. D'autres ne sont plus là pour se battre. Je suis là, me dressant au milieu des corps de mes amis qui m'ont aidé à gagner ma guerre, et qui sont tombés dedans par la même occasion. Ma guerre est gagnée, mais aucune guerre n'est gagnée d'avance. Continuez à vous battre.

mardi 30 juillet 2019

La vie d'un autre

Métro boulot dodo, tel était le motto que l'on me donnait lorsque je parlais de demain. Le monde du travail m'avait toujours intimidé et je comptais bien redoubler d'efforts pour repousser au plus tard l'échéance de ce départ vers un monde nouveau, que ce soit avec des années sabbatiques ou des études. Manque de bol, cette satanée université m'a demandé de faire un stage en entreprise. Ma peur devait être vaincue, et j'y suis arrivé à coup de quelques heures par jour, quelque chose de très surmontable.
Mais le pire restait à venir, car là où le stage était ce qu'il devait rester, allégé, mon été allait être chargé d'énormément de journées bien chargées, à coup de quarantaines d'heures par semaine. C'est éprouvant mais je m'y fais, seulement une chose me turlupine. Une chose qui me trouble. Ce rythme, se coucher tôt pour se lever tôt, être réveillé la plupart de la journée, ce n'était pas moi. Ce n'était pas ma vie. Comme si j'avais récupéré la vie d'un autre qu'il avait accroché au portemanteau aux côtés de son chapeau et de son blouson. La vie d'un autre à laquelle je m'accoutumais. La vie d'un autre à laquelle je n'aurais jamais cru m'habituer.

lundi 10 juin 2019

Parfois je me demande...

Parfois je me demande comment aurait été la vie en général si on avait découvert nos technologies un millénaire plus tôt. Aurait-on enfin les voitures volantes fantasmées par les années 50? Pourrait-on se téléporter? Voler? Se guérir de chaque petite blessure? Peut-être même ressusciter voire même être immortel? Est-ce que la société aurait la même allure que celle qu'elle a aujourd'hui? Est-ce que les mêmes préjugés surplomberaient notre monde?

Parfois je me demande comment aurait été ma vie si j'avais été avec toi. Aurais-tu été la personne qui aurait changé ma vie? Quels surnoms ridicules se serait-on donné? Comment aurait-on vécu mon déménagement? Aurait-on tout fait pour nous retrouver? Nous serions-nous retrouvés d'ailleurs? Aujourd'hui quand on se parle, je me pose ces questions, et tu le sais parfaitement. Ce ne sont pas des regrets, et pourtant je suis empli de regrets. Ce ne sont pas des supplications, mais plutôt des contemplations. Je ne fais qu'imaginer ce que serait ma vie si j'avais abandonné cette personne pour toi.

vendredi 3 mai 2019

Intolérance - Chapitre 2


Habituellement les cours d’histoire la passionnaient, mais là c’était un pan qui ne l’intéressait nullement, étant donné qu’elle ne voulait pas en faire son domaine d’expertise. Refusant de se tourner vers le futur, elle avait décidé qu’elle passerait sa vie au milieu de reliques du passé, et qu’elle deviendrait historienne spécialisée dans les Croisades. Elle avait ainsi commencé à se renseigner et arborait au cou la célèbre croix des Templiers. Elle trouvait ce symbole fort de sens, et malgré le fait qu’elle ne soit pas croyante, elle comprenait que porter ouvertement ce symbole pouvait lui attirer des problèmes du fait du penchant extrême des Croisades. Et pourtant elle trouvait ça fascinant que des textes sacrés sortis d’on-ne-sait-où arrivent malgré tout à rallier tout un peuple à sa cause, dussent-ils causer des milliers de morts à cause de différences d’allégeance. 

jeudi 2 mai 2019

Intolérance - Chapitre 1


Hey, this is the fight song, no matter where you’re from!”
Cette chanson, elle l’écoutait tous les matins afin de se donner du courage. Courage qu’elle ne mettait pas forcément à profit puisqu’elle avait deux rituels dans la journée, l’un au réveil et l’un au coucher. Au coucher, elle pleurait afin de se vider et afin de ne pas avoir assez de larmes au cas où elle manquerait de craquer en public. Pourquoi le soir ? Tout simplement parce qu’elle ne sortait pas, ses yeux avaient donc le temps de perdre leur couleur rougie durant la nuit. C’est un stratagème qu’elle avait élaboré un jour où elle avait craqué en cours, et où elle avait été exclue du cours car ses sanglots « perturbaient le bon déroulement du cours ». Son rituel matinal, quant à lui, était autrement plus dangereux. Elle se faisait une coupure sur le bras avec une lame de rasoir, et ce chaque jour suivant un jour sans tentative de suicide de sa part.

lundi 29 avril 2019

Échos

"Echoes... Passing by..."

Des échos, c'est ce dont étaient composées ses journées ces temps-ci. Elle entendait la vie à l'extérieur mais ne voulait pas aller la voir. Elle entendait la vie à l'extérieur mais ne voulait pas y prendre part. Ou du moins elle le voulait mais ne le pouvait pas. Elle devait rester dans sa chambre, à attendre qu'on vienne la chercher. Un bruit de clés résonne. Des bruits de pas retentissent. Un homme en costume avec un col blanc entre dans sa chambre et se pose devant elle afin de lui parler de Jésus. Ce n'est pas un cauchemar, ni un rêve, c'est juste la dernière personne à qui elle parlera, étant donné qu'elle ne veut pas laisser aux gardes le plaisir d'entendre sa voix mélodieuse. Mélody la Pirate, elle portait bien son nom. Elle avait refusé de se faire corsaire au service du roi, et sa voix était semblable à la pluie qui ruisselait sur une forêt dense. Magnifique, calme, apaisante.